Pour rentabiliser les 50 simflouz, et pour lui laisser sa chance, j'entame une discussion avec elle. On parle de poulet, d'endives au jambon et je me dis qu'Irma a peut-être trop pris au sérieux ma remarque culinaire de tout à l'heure.

Ma jauge de fatigue est à son maximum, alors quand j'essaye de changer de sujet, c'est pas brillant.

- Je me demande ce que mangent les extraterrestres, parfois, tu vois. Enfin si on part du principe qu'ils existent, ouais, vraiment je me demande si, par exemple, ils baveraient devant une bonne entrecôte saignante ou s'ils l'utiliseraient plutôt spontanément comme bouclier pour se protéger des attaques ennemies.

- Ah... ouais... Sinon, c'est pas que je m'ennuie mais je me casse. A bientôt, peut-être, papillon du printemps !

[...]

- HAHAHA! Bravo, bravo, je te félicite! Elle t'aurait vraiment ramené une vache que t'aurais pas su la draguer !

- ... Mais... Je hausse les épaules, tout triste. C'est vrai que je suis particulièrement nul à chier dans ma catégorie. Ou alors peut-être que les femmes ici n'aiment pas les hommes beaux, forts et intelligents, tout simplement...

D'ailleurs Yvette elle me charrie, mais elle me reluque bien aussi hein, dans mon nouveau pyjama! Ha-ha.

Depuis... les jours et les nuits se succèdent, sans grand rebondissement.

Je me suis acheté un arbre qui crée du flouz - signe de ma force et de mon indépendance. 

Que je gâche en cramant ma bouffe (mais je mange quand même, hein, au cas où Chucky écolo repasserait, et puis parce que ça reste la dèche).

Je danse la macarena en pyjama, seul, dans mon salon, quand il fait froid dehors.

Je continue de me musculer.

Je rêve de moi la nuit.

Je me fais snober en tenue de travail.

- Hey salut Yann !

*s'enfuit en se cachant le visage*

- ...

Je me fais des amis en pyjama.

Au boulot, en revanche, c'est l'osmose. C'est là que je me sens vivant, tellement que j'y cours. 

Et puis... 

Yvette me respecte.

Dites-moi donc qui ne voudrait pas de cet homme sexy à souhait ?

J'ai fait la rencontre d'un collègue sympa, en plus, que j'ai ramené chez moi. S'appelle Gontrand, et il est dans l'métier depuis longtemps. Un bon gars, j'vous l'dis.

- Alors, comme ça... C'est chez toi ici.

- Oui, c'est chez moi.

- Et donc... tu habites là?

- Oui... puisque c'est chez moi.

- Ah-ah sacré Ely!

Niveau conversation c'est pas encore le top, mais je sens qu'il a envie de communiquer plus avec moi de jour en jour.

Mais alors que je suis plongé dans une discussion des plus philosophiques avec Gontrand, une jeune femme nous interpelle.

- Pardonnez-moi, je suis nouvelle dans la région et je suis un peu perdue, vous pourriez m'aider ?

Illico presto, tel le chevalier servant que je suis, je me rue sur cette jolie demoiselle en détresse. Je suis prêt à TOUT. 

- En fait, je vais travailler chez des particuliers, et je repère un peu le quartier. Je cherche l'avenue de la Poulemouth.

- C'est à 100 mètres, première à gauche !!!! j'ai répondu comme un gamin de CE1, premier de la classe.

- Vous verrez, les gens ici... Ils sont... pas tous très... enfin ils sont... je ne peux m'empêcher de préciser, parce que j'ai une infinie compassion pour elle et ce que va être sa nouvelle vie.

- Bienvenue dans le quartier, douce beauté enchanteresse des bois parfumés. s'exclame Gontrand d'un air assez sérieux pour être flippant, comme pour confirmer mes propos.

La jeune femme rigole et rougit un peu, et moi je constate qu'on a le même manteau, ou presque. Si c'est pas un signe de la providence, ça. 

Et puis... on discute, on rigole. On se touche, même.

Peut-être que les portes du mystère féminin vont enfin s'ouvrir à moi ?

- Vous voulez passer boire un verre ? Je pourrais vous faire un topo du quartier. Elle semble hésiter mais... elle finit par accepter, avec le sourire.

Je suis très heureux. Ce que je ne sais pas, c'est que Chucky est passée, dans le but de me rendre visite, et qu'elle a juste eu le temps de m'apercevoir rentrer chez moi avec une femme... La légende veut qu'elle ait mystérieusement rebroussé chemin.

FIN DU CHAPITRE II

Hmhm... Avec qui donc notre petit Elyas finira-t-il ? La jolie inconnue ? Katy ? L'envoyée d'Irma ? Dany ? Yvette ? 

J'espère que ça te plaît toujours.

Baveux baisers

Elixyr

Hihihi oh le petit journal qui devient un papillavion, ouiiii.

Je crois que je deviens niais. Non, en fait, je vous explique, je suis malade en ce moment. J'ai des symptômes inexplicables. 

Depuis que j'ai rencontré l'inconnue - qui s'appelle Kérine - et que j'ai appris qu'elle était femme de ménage, et depuis que je la vois presque quotidiennement parce qu'elle m'a proposé ses services en échange de l'aide que je lui ai fournie, je me sens... BIZARRE.

Enfin, je passe de très bons moments, hein. Comme là, avec mon pyjama et Gontrand à mes côtés, quand Kérine racontait la fois où elle a lâché un gros pet au milieu d'un silence alors qu'elle nettoyait les carreaux et que son client lisait le journal sur le canapé. Hilarant, hein? Cette femme me fait loler comme personne. En plus d'être intelligente, et extrêmement jolie.

ARGH. VOUS VOYEZ JE SUIS MALADE.

Gontrand : Amis du jour et du soir! Pourquoi donc sens-je quelque chose entre vous deux, une puissance, une force indestructible qui m'exclue avec cruauté ? Cessez donc de me badigeonner d'indifférence ! Je suis un homme libre ! Un homme fort ! JE VOUS AIME !