Les choses ont été d'autant plus confuses pour moi, quand j'ai compris que Katy et moi ne serions jamais plus que des amis. J'allais me jeter dans ses bras et genre, elle s'est reculée et a ouvertement choisi de mettre en contact mon coussin fessier avec le sol. Ouin.

Katy : Mais t'es un malade toi, aussi! Sans rancune hein !

Moi : Je suis coincé du coccyx, vas-y c'est pas drôle, aide-moi à me relever.

J'ai nommé cet événement humiliationdemalife.

Bref, en tout cas, les choses se sont à la fois éclaircies, et embrouillées. Kérine accomplit des exploits ! Au-delà de ses doigts de fée qui détartrent le moisi de ma salle de bain avec brio, elle arrive même à me faire apprécier ma vie ici un peu plus. Et j'aime son contact comme j'ai jamais aimé le contact de personne.

La maladie ne s'arrête pas là. Je fais tellement de sport et d'étirement que j'en deviens accro, et si, au départ, je me donnais bonne conscience en prétextant que c'était pour le boulot, je me rends compte maintenant que c'est pas juste pour moi que je le fais.

Oui, Maxis m'a doté d'une tenue de ballerine par défaut.

#haine.

Bref, j'ai accepté d'aller au bar du coin avec elle et Gontrand, et on s'est tellement fendu la poire. Je me suis fait draguer par la barmaid, mais, franchement je m'en badigeonnais les fesses d'indifférence.

Barmaid, aguicheuse : Hey, ce sera une blonde ou une brune pour toi ce soir ?

J'ai même pas relevé, c'est dire, alors qu'elle était plutôt mignonne. Je commande donc ma fameuse bière, et je passe une super soirée. Je perds au billard contre Gontrand, je me fais assaillir par un chien, je me fais renverser un verre dessus mais... rien de tout ça n'a d'importance puisque je finis dans ses bras à elle.

Barmaid : Ah. La vie est décidément injuste.

On a dansé comme des fous, on a mangé des hot-dogs dans un stand qui puait l'huile, on a fait une bataille de boules de neige (et j'ai fini avec des gros bleus de victime)... Avant de se retrouver sur le pas de ma porte, yeux dans les yeux.

Kérine : C'était marrant, ce soir. Même si t'es pas vraiment un mec viril.

Moi (qui me dit que c'est la merde parce qu'elle a même pas encore vu ma tenue de sport) : Je te parle de comment tu dansais comme un dindon ou pas?

Kérine : Fais attention à toi, je sais très bien où je t'ai fait mal pendant la bataille de boule de neige et je sais où frapper maintenant... 

Moi : Gnééé même pas peur, DINDON DINDON DIN... AÏE !

[...]

Finalement on s'est pécho. Lol. Non, plus sérieusement, c'était beau, c'était chaud.

Vous connaissez la chanson. Si vous la connaissez pas, c'est pareil.

Et j'ai merveilleusement bien dormi aux côtés de celle qui partagerait désormais ma vie.

[ELLIPSE]

Kérine : On est bien, hein, là, tous les deux chouchou ?

Moi : Oh oui, et tu entends le cuicui lointain des oiseaux poétiques ?

Kérine : Que de bonheur en ta douce compagnie !

Moi : Hihihi je ne suis plus que volupté, mon amour !

Kérine (le visage soudain sérieux) : Dis-moi, mon coeur, si nous avons une fille, nous l'appellerons Glinda, n'est-ce pas?

Moi : Tu es sûre, mon poussin ? Ce n'est pas un peu mo...

Kérine (inquiète) : UN PEU QUOI ? C'EST LE PRÉNOM DE MA DÉFUNTE MÈRE !

Moi : Ok ok poussin, on l'appellera Glinda, et si c'est un garçon, Glindon si ça te fait plaisir.

Kérine : Je préfère cette ambiance mon petit shamallow des prairies.

Katy : Bon les tourtereaux c'est pas que je suis dans la même pièce que vous depuis tout à l'heure mais ça commence à être gênant, BORDEL.

Moi : Ka... Katy? Mais qu'est-ce que tu fais là ?

Katy : Ah ben je suis là depuis hier, et j'ai tout vu et tout entendu. T'avais pas capté ? Tu fais vraiment attention à rien, Elyas. Et puis, heureusement que je t'ai friendzoné, si c'est pour être soumis au point d'appeler ton gosse comme la soeur d'Irma.

Kérine : Hey je te permets pas, chevelure rousse du diable !

Katy : Je m'en fous que tu me permettes ou pas, je me casse de toute façon. Ciao bande de caca en conserve !

Mais... Mais... Que m'arrive-t-il ?

NAAAAAAAAAAAAAON.

Ahn. C'était un rêve. NOMDIDIEU que je suis soulagé !

Mais je vois pas Kérine à mes côtés en me réveillant, alors j'ai un peu peur qu'elle m'ait abandonné. Doucement, parce que j'ai pas envie de faire face à une réalité douloureuse trop vite, je sors de la chambre. Et là... une délicieuse odeur de cuisine me parvient.

Kérine : Salut ! Bien dormi ? Ohlala t'es tout pâle on dirait que tu viens de voir Gontrand tout nu !

Moi : Ah ouais ? ah ah

J'ose pas demander si ce que j'ai vu cette nuit s'est vraiment passé ou pas.

Kérine : Sans transition, je me suis rendue compte que t'as vraiment une déco de merde, alors on va vite arranger ça, ok ?

Ça sent tellement bon que je ne peux qu'acquiescer de bonheur.

Moi : Mais ça veut dire que tu vas... vivre ici ?

Kérine : Ben.. Ouais. Non ? Tu veux pas ?

J'aurais jamais cru qu'une annonce comme ça me rendrait si heureux un jour! Je m'attarde même pas sur le fait qu'elle ait pris la décision toute seule -- OKALM sans pression.

Moi : Sisisi, pourquoi pas!

Et changer la déco c'est pas une mauvaise idée, si on réunit nos économies à tous les deux. Je sens que c'est le début d'une nouvelle vie.